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Notre fraternité est composée de 25 personnes : 18 laïcs et 4 prêtres, Trinitaires de Béthanie ou membres associés et 3 Religieuses Trinitaires de Valence. Fondée en 2010, les membres de la fraternité ont vocation à assurer une présence priante et aimante là où ils vivent. La fraternité est aujourd'hui présente dans le diocèse d'Angoulême et en Champagne/Ardennes.

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vendredi 27 février 2015

Témoignage d'une étudiante sur son expérience dans orphelinat au Sénégal



L'équipe des rencontres culturelles s'est retrouvée

le jeudi 26 février
de 16h à 17h

Pour partager l'expérience d'une jeune étudiante au
sein d'un orphelinat du Sénégal à travers photos,
vidéos et témoignages...






Premier eau-pain-pomme du Carême








jeudi 26 février 2015

Message du pape François pour le Carême




« Chers frères et sœurs,



Le Carême est un temps de renouveau pour  l’Église, pour les communautés et pour chaque fidèle. Mais c’est surtout un « temps de grâce » (2 Co 6,2). Dieu ne nous demande rien qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu  lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn4, 19). Il n’est pas indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par notre nom, il prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons. Chacun de nous l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive. Mais il arrive que, quand nous allons bien et nous prenons nos aises, nous oublions sûrement de penser aux autres (ce que Dieu le Père ne fait  jamais), nous ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux injustices qu’ils subissent… alors notre cœur tombe dans l’indifférence : alors que je vais relativement bien et que tout me réussit, j’oublie ceux qui ne vont pas bien. Cette attitude égoïste, d’indifférence, a pris aujourd’hui une dimension mondiale, au point que nous pouvons parler d’une mondialisation de l’indifférence. Il s’agit d’un malaise que, comme chrétiens, nous devons affronter.

Quand le peuple de Dieu se convertit à son amour, il trouve les réponses à ces questions que l’histoire lui pose continuellement. Un des défis les plus urgents sur lesquels je veux m’arrêter dans ce message, est celui de la mondialisation de l’indifférence. L’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous, chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de chaque Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous réveillent. Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. À travers l’incarnation, la vie terrestre, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre le ciel et la terre, s’est définitivement ouverte. Et l’Église est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à  la proclamation de la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga5,6). Toutefois, le monde tend à s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être surprise si elle est repoussée, écrasée et blessée. C’est pourquoi, le peuple de Dieu a besoin de renouveau, pour ne pas devenir indifférent et se renfermer sur lui-même. Je voudrais vous proposer trois pistes à méditer pour ce renouveau.

1. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1 Co12,26) – L’Église

La charité de Dieu qui rompt ce mortel enfermement sur soi-même qu’est l’indifférence, nous est offerte par l’Église dans son enseignement et, surtout, dans son témoignage. Cependant, on ne peut témoigner que de ce que l’on a éprouvé auparavant. Le chrétien est celui qui permet à Dieu de le revêtir de sa bonté et de sa miséricorde, de le revêtir du Christ, pour devenir comme lui, serviteur de Dieu et des hommes. La liturgie du Jeudi Saint, avec le rite du lavement des pieds, nous le rappelle bien. Pierre ne voulait pas que Jésus lui lave les pieds, mais il a ensuite compris que Jésus ne veut pas être seulement un exemple de la manière dont nous devons nous laver les pieds les uns les autres. Ce service ne peut être rendu que par celui qui s’est d’abord laissé laver les pieds par le Christ. Seul celui-là a « part » avec lui (Jn13,8) et peut ainsi servir l’homme. Le Carême est un temps propice pour nous laisser servir par le Christ et apprendre ainsi à servir comme lui. Cela advient lorsque nous écoutons la Parole de Dieu et recevons les sacrements, en particulier l’Eucharistie. En elle, nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ. Grâce à ce corps, cette indifférence, qui semble prendre si souvent le pouvoir sur nos cœurs, ne trouve plus de place en nous. Puisque ceux qui sont du Christ appartiennent à l’unique Corps du Christ et en lui personne n’est indifférent à l’autre. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie » (1 Co12,26).

L’Église est une communio sanctorum parce que les saints y prennent part, mais aussi parce qu’elle est communion de choses saintes : l’amour de Dieu révélé à nous dans le Christ ainsi que tous les dons divins. Parmi eux, il y a aussi la réponse de tous ceux qui se laissent atteindre par un tel amour. Dans cette communion des saints et dans cette participation aux choses saintes personne n’a rien en propre, et ce qu’il possède est pour tout le monde. Et puisque nous sommes liés en Dieu, nous pouvons faire quelque chose autant pour ceux qui sont loin, que pour ceux que nous ne pourrions jamais rejoindre par nos propres forces, puisque nous prions Dieu avec eux et pour eux, afin que nous nous ouvrions tous ensemble à son œuvre de salut.

2. « Où est ton frère ? » (Gn4,9) – Les paroisses et les communautés

Il est nécessaire de traduire tout l’enseignement de l’Église universelle dans la vie concrète des paroisses et des communautés chrétiennes. Réussit-on au cœur de ces réalités ecclésiales à faire l’expérience d’appartenir à un seul corps ? Un corps qui en même temps reçoit et partage tout ce que Dieu désire donner ? Un corps qui connaît et qui prend soin de ses membres les plus faibles, les plus pauvres et les plus petits ? Ou bien nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage en faveur d’un monde lointain mais qui oublie le Lazare qui est assis devant sa propre porte fermée ? (cf. Lc16,19-31). Pour recevoir et faire  fructifier pleinement ce que Dieu nous donne, il faut dépasser les frontières de l’Église visible dans deux directions. D’une part, en nous unissant à l’Église du ciel dans la prière. Quand l’Église terrestre prie, s’instaure une communion de service réciproque et de bien qui parvient jusqu’en la présence de Dieu. Avec les saints qui ont trouvé leur plénitude en Dieu, nous faisons partie de cette communion dans laquelle l’indifférence est vaincue par l’amour.

L’Église du ciel n’est pas triomphante parce qu’elle a tourné le dos aux souffrances du monde et se réjouit toute seule. Au contraire, les saints peuvent déjà contempler et jouir du fait que, avec la mort et la résurrection de Jésus, ils ont vaincu définitivement l’indifférence, la dureté du cœur et la haine. Tant que cette victoire de l’amour ne pénètre pas le monde entier, les saints marchent avec nous qui sommes encore pèlerins. Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Église, convaincue que la joie dans le ciel par la victoire de l’amour crucifié n’est pas complète tant qu’un seul homme sur la terre souffre et gémit, écrivait : « Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Église et les âmes » (Lettre 254, 14  juillet 1897). Nous aussi, nous participons aux mérites et à la joie des saints et eux participent à notre lutte et à notre désir de paix et de réconciliation. Leur bonheur de jouir de la victoire du Christ ressuscité nous est un motif de force pour dépasser tant de formes d’indifférence et de dureté du cœur. D’autre part, chaque communauté chrétienne est appelée à franchir le seuil qui la met en relation avec la société qui l’entoure, avec les pauvres et ceux qui sont loin. L’Église est, par nature, missionnaire, et elle n’est pas repliée sur elle-même, mais envoyée à tous les hommes.

Cette mission est le témoignage patient de celui qui veut porter au Père toute la réalité humaine et chaque homme en particulier. La mission est ce que l’amour ne peut pas taire. L’Église suit Jésus Christ sur la route qui la conduit vers tout homme, jusqu’aux confins de la terre (cf. Ac1,8). Nous pouvons ainsi voir dans notre prochain le frère et la sœur pour lesquels le Christ est mort et ressuscité. Tout ce que nous avons reçu, nous l’avons reçu  aussi pour eux. Et pareillement, ce que ces frères possèdent est un don pour l’Église et pour l’humanité entière. Chers frères et sœurs, je désire tant que les lieux où se manifeste l’Église, en particulier nos paroisses et nos communautés, deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence !

3. « Tenez ferme » (Jc5,8) – Chaque fidèle

Même en tant qu’individus nous sommes souvent tentés d’être indifférents à la misère des autres. Nous sommes saturés de nouvelles et d’images  bouleversantes qui nous racontent la souffrance humaine et nous sentons en même temps toute notre incapacité à intervenir. Que faire pour ne pas se laisser absorber par cette spirale de peur et d’impuissance ? Tout d’abord, nous pouvons prier dans la communion de l’Église terrestre et céleste. Ne négligeons pas la force de la prière de tant de personnes ! L’initiative 24 heures pour le Seigneur, qui, j’espère, aura lieu dans toute l’Église, même au niveau  diocésain, les 13 et 14 mars, veut montrer cette nécessité de la prière. Ensuite, nous pouvons aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église. Le Carême est un temps propice pour montrer cet intérêt envers l’autre par un signe, même petit, mais concret, de notre participation à notre humanité commune.

Enfin, la souffrance de l’autre constitue un appel à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. Si nous demandons humblement la grâce de Dieu et que nous acceptons les limites de nos possibilités, alors nous aurons confiance dans les possibilités infinies que l’amour de Dieu a en réserve. Et nous pourrons résister à la tentation diabolique qui nous fait croire que nous pouvons nous sauver et sauver le monde tout seuls.

Pour dépasser l’indifférence et nos prétentions de toute-puissance, je voudrais demander à tous de vivre ce temps de Carême comme un parcours de formation du cœur, comme l’a dit Benoît XVI  (cf. Lett. Enc. Deus caritas est, n. 31). Avoir un cœur miséricordieux ne veut pas dire avoir un  cœur faible. Celui qui veut être miséricordieux a besoin d’un cœur fort, solide, fermé au tentateur, mais ouvert à Dieu. Un cœur qui se laisse pénétrer par l’Esprit et porter sur les voies de l’amour qui conduisent à nos frères et à nos sœurs. Au fond, un cœur pauvre, qui connaisse en fait ses propres pauvretés et qui se dépense pour l’autre.

Pour cela, chers frères et sœurs, je désire prier avec vous le Christ en ce Carême : « Fac cor nostrum secundum cor tuum » : « Rends notre cœur semblable au tien » (Litanies du Sacré Cœur de  Jésus). Alors nous aurons un cœur fort et miséricordieux, vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer en lui-même et qui ne tombe pas dans le vertige de la mondialisation de l’indifférence. Avec ce souhait, je vous assure de ma prière afin que chaque croyant et chaque communauté ecclésiale parcourt avec fruit le chemin du Carême, et je vous demande de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde.

Source : Radio Vatican


samedi 21 février 2015

Brève méditation de sœur Angélique pour le premier dimanche de Carême

Le Seigneur est poussé par l'Esprit au désert.




Entrons avec Jésus dans ce temps de carême et laissons nous entraîner au désert avec lui.

Il nous faudra lâcher nos sécurités, nos peurs, pour permettre à Dieu d'agir en nous.


Soyons sûrs que le Seigneur ne nous lâchera pas !



dimanche 15 février 2015

"Je te conduirai au désert et je te parlerai au cœur"



La lectio divina aura lieu à 17h30 à partir du vendredi qui suit le mercredi des Cendres.

Nous nous retrouverons à l'oratoire, après avoir exposé le Saint-Sacrement, nous commencerons par le Trisagion.

Ensuite, celles et ceux qui le souhaiteront pourront se rendre pour 20 minutes de lecture de la Parole en salle de lectio.

Après ce temps de lecture nous reviendrons pour une demi-heure de prière silencieuse devant le Saint-Sacrement à l'oratoire.

A 18h20, nous nous partagerons les versets sur lesquels nous avons prié.

Puis après la bénédiction du Saint-Sacrement
nous célébrerons les Vêpres.


La lectio divina ?


La lectio divina - Introduction

La lectio divina reprend à son compte les principes de base pour la lecture de l’Écriture élaborés déjà au sein du judaïsme, et qui sont ensuite passés dans la tradition chrétienne. La lectio divina est une façon de lire l’Écriture qui, se produisant dans la foi, dans la prière, dans l’ouverture à l’Esprit, devient écoute de la Parole de Dieu qui, au travers de la page biblique, s’adresse «à nous aujourd’hui». 

Consacre-toi à la lectio des divines Écritures ; applique-toi à cela avec persévérance. Engage-toi dans la lectio avec l'intention de croire et de plaire à Dieu. Si durant la lectio tu te trouves devant une porte close, frappe, et le gardien t'ouvrira, lui dont Jésus a dit : ‘Le gardien la lui ouvrira’. En t'appliquant ainsi à la lectio divina, cherche avec loyauté et une confiance inébranlable en Dieu le sens des Écritures divines, qui est largement contenu dans celles-ci. Tu ne dois cependant pas te contenter de frapper et de chercher : pour comprendre les choses de Dieu, tu as absolument besoin de l'oratio. Précisément pour nous exhorter à celle-ci, le Sauveur nous a non seulement dit : “Cherchez et vous trouverez” et “Frappez et on vous ouvrira”, mais il a ajouté : “Demandez et vous recevrez”» (Ep. Gr. 4).



 Cette lecture/écoute réalise un approfondissement des niveaux de sens du texte biblique analogue au schéma des quatre sens de l’Écriture que connaissent tant le judaïsme que le christianisme. La doctrine chrétienne des quatre sens de l’Écriture, diffuse dans l’exégèse médiévale, parle de sens littéral (qui concerne la signification historique du texte), allégorique ou spirituel (qui analyse la portée kérygmatique du texte), tropologique ou moral (qui implique l’existence du croyant), anagogique (qui regarde le plan contemplatif et eschatologique).

Ces quatre niveaux de sens correspondent en substance aux approfondissements que la lectio divina propose de faire au lecteur de l’Écriture, en le guidant du niveau historico-littéral (lectio) à son approfondissement révélateur et théologique qui fait émerger un message central (meditatio) auquel on répond par la prière et l’engagement dans la vie (oratio), jusqu’à donner à l’existence tout entière de partager le regard de Dieu sur les réalités humaines
(contemplatio).

S'y préparer



Pour la lectio divina, il faut avant tout un lieu de solitude et de silence. Il s’agit de chercher et d’écouter Dieu «qui est dans le secret» (Mt 6,6). Pour se disposer à écouter la Parole, il est nécessaire de faire taire les nombreuses paroles et les bruits qui assourdissent le cœur, il faut entrer dans la dimension essentielle du silence et de la solitude, en prenant de la distance par rapport aux nombreuses présences qui nous prennent d’assaut journellement. Une parole autorisée ne peut naître que du silence, d’une longue écoute, de la capacité de méditer et de penser, de réfléchir et de pondérer.

Pour s’aider à entrer dans la lectio divina, on peut recourir à une icône, à une bougie allumée. Il est certainement essentiel d’impliquer le corps dans la rencontre avec le Seigneur à laquelle on se prépare : la lectio divina n’est pas purement intellectuelle, mais elle doit concerner toute la personne, tout le corps. Il est bon aussi de consacrer à la lectio divina un moment fixe de la journée, un temps auquel on reste fidèle, et non des moments perdus, grappillés entre les nombreuses activités. Le temps convenant au sérieux qui doit caractériser la lectio divina est une heure ; mais c’est bien davantage la persévérance, l’assiduité quotidienne, qui produit des fruits, au-delà d’une mesure de temps qui dépend par ailleurs toujours du status et des activités de celui qui s’applique à la lectio divina.

On se prépare à la lectio divina par le silence, par l’exode de soi-même, mais aussi par la prière. Et avant tout par l’épiclèse, par l’invocation du Saint-Esprit qui peut ouvrir les oreilles de notre cœur pour nous donner l’intelligence de la Parole. Puis, après la prière à l’Esprit, on peut être aidé à entrer dans le climat d’écoute et de dialogue amoureux avec le Seigneur qui parle au travers de la page biblique par la lecture d’une strophe du psaume de l’écoute (Ps 119 [118]), véritable duo d’amour assimilable au Cantique des Cantiques. On entre ainsi toujours davantage dans la lectio divina comme lieu sacramentel de l’expérience de l’amour de Dieu. Alors peut commencer l’itinéraire de la lectio divina à travers le texte biblique.

- Lire



L’acte initial de la lectio divina est un acte de lecture. Comment choisir les textes à lire ? Soit on choisit un livre et on en fait une lecture continue (en lisant une péricope après l’autre, jour après jour), soit on fait la lectio divina sur les textes (ou sur un seul des textes) de la liturgie du jour. Dans le premier cas, l’enrichissement est constitué par le fait de pouvoir entrer en profondeur dans un livre biblique en le saisissant, dans son ensemble, tandis que, dans le second cas, il est donné par l’intégration réciproque de la prière personnelle et de la prière liturgique.
Face au texte, il faut donc commencer par lire. Que l’on lise le texte plusieurs fois, jusqu’à quatre ou cinq fois. S’il s’agit d’un texte déjà connu, le risque est grand de lire de façon superficielle, de ne pas s’arrêter sur le texte et d’en perdre ainsi la richesse. Il peut alors être utile d’écrire le texte en le recopiant. Cela oblige à faire un effort de concentration considérable et capable souvent de faire émerger des dimensions et des aspects du texte dont on ne s’était encore jamais aperçu. Ceux qui connaissent les langues anciennes, l’hébreu et le grec, peuvent lire la Bible dans le texte original, en puisant dans cette immense richesse qui est inévitablement estompée ou même masquée par toute traduction. Dans tous les cas, une bonne traduction, ou une traduction confrontée à d’autres, satisfera la nécessité de partir d’une base solide. Il peut être utile, du point de vue spirituel, d’utiliser certains instruments : les concordances font partie de ceux qui sont fondamentaux ou, si on lit un évangile, la synopse.
Si l’on fait la lectio divina dans sa chambre, dans la plus parfaite solitude, qu’on lise à haute voix, de manière à écouter physiquement ce qui est lu : l’écoute est déjà prière, elle est déjà accueil en soi de la parole et donc de la présence de Celui qui parle.

- Méditer



La méditation ne doit pas être entendue dans le sens d’une méditation introspective de type ignatien ou comme une auto-analyse psychologisante. Elle est par contre un approfondissement du sens du texte lu ; dans cette opération d’approfondissement peuvent intervenir des instruments d’étude, de consultation, donc des dictionnaires bibliques, des commentaires, etc. On pourra aussi se référer aux notes de bas de page (présentes dans les «grosses Bibles») et aux références mentionnées en marge du texte.

Certes, la lectio divina ne doit pas être confondue avec l’étude d’un texte biblique ; cela dit, l’étude peut et doit trouver sa place dans la lectio divina. Il s’agit en effet de dépasser l’altérité du texte, la distance qui nous sépare de ces textes écrits il y a longtemps dans des langues et des contextes culturels extrêmement différents des nôtres. Il faut prendre au sérieux cette altérité du texte pour ne pas risquer de tomber dans le subjectivisme et pour ne pas faire dire au texte ce que celui-ci n’a jamais voulu dire. Dans la meditatio, on doit tendre à faire émerger la pointe théologique du texte, son message central, ou à tout le moins son aspect marquant. Ainsi commence le dialogue entre la personne et le texte, l’interaction entre la vie du lecteur et le message du texte. C’est à ce moment que, de façon naturelle, naît la prière.

- Prier



Le mouvement de dialogue qui s’instaure entre le lecteur et le texte devient un échange priant où le croyant s’adresse à Dieu en lui disant «tu». À ce stade, c’est évident, il n’y a pas d’indication précise à donner, si ce n’est l’exhortation à se rendre docile à l’Esprit et à la Parole écoutée.
Cette Parole façonne en effet la prière en l’orientant dans le sens de l’intercession ou de l’action de grâce ou de la supplication ou de l’invocation. Il peut arriver que la prière s’exprime simplement par un silence d’adoration, voire qu’elle se manifeste comme le don joyeux des larmes de componction.
Mais il est nécessaire de rappeler aussi que la lectio divina reste parfois dans l’aridité du désert : le texte résiste à nos efforts de compréhension, la Parole reste muette, et notre prière ne jaillit pas davantage. Dans une relation authentique, cela peut aussi se produire, ces moments existent, et la relation avec le Seigneur n’en est pas exempte. Le Seigneur nous appelle à sortir dans le désert pour le rencontrer, et parfois le désert ne devient pas lieu de rencontre, mais bien plutôt espace aride et épuisant. Pourtant, même alors, il faut persévérer, tenir, offrir son corps sans voix dans une prière muette. Le Seigneur sait discerner même le désir de la prière.
L’efficacité de l’assiduité avec la Parole de Dieu dans la lectio divina, quoi qu’il en soit, se mesure sur le long terme. L’exercice de l’écoute crée dans le croyant un espace pour accueillir le Seigneur, et la parole accueillie régénère le croyant pour faire de lui un enfant de Dieu (cf. Jean 1,12) : elle le rend capable de contemplation.

- Contempler




La contemplation est alors le dernier «degré» de cette échelle idéale. Le croyant se sent visité par la Présence de Dieu et il connaît la «joie indicible» (1 P 1,8) de cette inhabitation. La contemplation ne désigne pas un état d’extase et elle ne fait allusion à aucune «vision», mais elle indique la conformation progressive du regard de l’homme à celui de Dieu. Elle indique ainsi l’acquisition d’un esprit de reconnaissance et de compassion, de discernement, de patience et de paix. Comme la Parole tend vers l’Eucharistie, de même la lectio divina façonne progressivement un homme eucharistique, capable de gratitude et de gratuité, de discernement de la présence du Seigneur dans l’autre et dans les différentes situations de l’existence. Cet homme sera aussi un homme de charité, capable d’agapé. En un mot, la lectio divina débouche sur la vie : elle manifeste sa fécondité dans la vie d’un homme.

La lectio divina dessine de cette façon une parabole de la prière à la prière : elle avait commencé par l’invocation de l’Esprit, elle aboutit maintenant à la contemplation, la reconnaissance, la louange. La lectio divina tend à l’eucharistie.


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Cette méditation a été composée
à partir de l'article d'Enzo Bianchi :
"La lectio divina - Fondements et pratiques",
extrait du Sources Vives n°113 :
Prier la Bible (épuisé)